Le Monde de Meumeu
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 Mes Mémoires

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marguerite57
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MessageSujet: Re: Mes Mémoires   Mes Mémoires - Page 2 Icon_minitimeMar 6 Mar - 8:23

merci mademoiselle ardoise
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MessageSujet: Re: Mes Mémoires   Mes Mémoires - Page 2 Icon_minitimeVen 13 Avr - 13:48

Chapitre 11 : FRAYEUR ET HUMEURS

Quelques jours plus tard, Scouby a invité son frère, sa belle-sœur et son petit neveu à passer la soirée chez nous.
En général, je n’aime pas trop quand nous avons de la visite… Ca chambarde ma petite vie bien ordonnée. Mais comme je suis une brave chatte, je ne dis rien.
La soirée s’est très bien passée : le petit garçon m’a gentiment caressée, j’étais assez contente, mais je trouvais quand même que c’était un peu long. Je ne suis pas une couche-tard, en général, je crois l’avoir déjà dit !
Plongée dans un demi-sommeil, j’entendais parler, discuter, rire… Ce n’était pas seulement long, mais un peu bruyant, aussi ! De temps en temps, je poussais un petit soupir agacé en me tournant et me retournant sur le dossier de mon divan.
Parfois j’ouvrais un œil : « C’est pas presque fini, non ? J’veux dormir, moi ! »
Enfin, bien après mon heure de repos habituelle, ils se sont levés, ont mis leurs manteaux…
- Ah ! Je vais pouvoir dormir ! Pas trop tôt !
Mais que se passe-t-il ?
Mon « tonton », habillé pour sortir, me prend dans ses bras. Envisagerait-il de m’emmener avec lui ? Scouby m’aurait-elle donnée ? Comme un vulgaire objet dont on se débarrasse quand on n’en veut plus ?
Je hurle en me débattant de toutes mes forces : « Non, non, j’veux rester ici ! Au secours! Au secours ! »
Je suis devenue une boule de nerfs en l’espace d’un instant ! Effrayé, mon tonton me lâche dans les bras de ma mère d’adoption, à qui je m’agrippe désespérément.
- Voyons, Ardoise ! Philippe ne voulait pas t’emmener ! Il voulait simplement te dire au revoir… Il aime beaucoup les chats !
Justement ! Quand on aime beaucoup les chats, comment pourrait-on résister à kidnapper la merveille que je suis ?
Le petit garçon, ébahi, me fixe avec des yeux ronds. Il a l’air de penser : « Quel étrange animal ! »
Un peu rassurée, je les ai regardés franchir le seuil…
Après, toute ma famille s’est mise en quatre pour me calmer et me consoler.
Quelle méprise… et quelle frayeur !

A présent, je me demande bien pourquoi j’ai réagi comme ça ! Je ne me comporte pas ainsi d’habitude ! Est-ce que j’aurais encore, tapie au plus profond de moi-même, la peur d’être abandonnée ?
Il faut dire aussi que je ne vois pas souvent mon tonton Philippe ! Quand le frère de Daniel, tonton Jean-Marc, et ma tante Chantal viennent à leur tour en visite, je les accueille avec plaisir, parce que j’aime bien leurs vestes ! Ils les posent sur une chaise en arrivant. Moi j’attends quelques instants, qu’on ne fasse pas attention à moi et hop !... je me fourre sous les vêtements, j’essaie d’entrer dans les manches… C’est follement amusant !
- Ardoise !
- Oh, ça n’a pas d’importance, dit ma tante Chantal : « Elle doit sentir l’odeur de Pastelle!»
Elle est bien gentille ma tante Chantal, et moi j’ai bien chaud dans la manche de sa veste. Je m’y endors. C’est vrai que ça sent la « Pastelle » ! C’est une chatte rousse, de mon âge… et je crois qu’elle est aussi délurée que moi !
Comme moi, elle prend souvent un air modeste, mais il ne faut pas s’y fier ! Ainsi, elle adore les bijoux !
Si une dame, ornée comme un sapin de Noël, vient par hasard rendre visite à mon tonton et à ma tante, Pastelle dévisage la nouvelle venue d’un œil émerveillé. Flattée par cette admiration, la dame prend Pastelle dans ses bras… et la rouquine agrippe les bijoux !
- Miaou ! Donne-moi la petite chaîne qui brille à ton cou ! Donne-moi ta belle bague !
Une vraie croqueuse de diamants, cette Pastelle !

Vous avez certainement remarqué que, dans mon genre, je ne suis pas mal non plus. Par exemple…

Olivier rentre à la maison. Comme il peut aussi bien être midi que minuit (il n’a pas d’heure, Olivier, il mène sa vie d’étudiant à fond !), il ne mange que lorsqu’il a faim.
Après lui avoir fait fête, je le suis d’un petit pas décidé dans la cuisine, où je le vois plonger la tête dans le frigo.
Il se prépare des sandwiches ou fait chauffer un plat au four à micro-ondes, selon son envie du moment. Puis, muni d’un plateau copieusement garni, il va s’installer dans un fauteuil.
C’est alors que j’entre en scène.

Je saute sur l’accoudoir du fauteuil, la tête penchée vers le plateau.
- Descends, Ardoise, tu n’aimes rien de ce que j’ai là !
C’est bien possible… c’est même probable, mais qui sait ? Peut-être vais-je me découvrir une passion imprévue pour les cornichons ? J’insiste :
- Allez, laisse-moi renifler ton assiette ! Laisse-moi goûter !
- Non, pas question !
- Un tout petit, petit bout…
De guerre lasse, il me donne un morceau de sa tartine.
Je hume d’un air dégoûté.
- Peut-être que je préférerai autre chose…
- Ardoise, descends de ce fauteuil !

J’obéis, la rage au cœur, et vais m’asseoir sous la table du salon, couvrant mon bourreau d’un œil plein de rancœur. Je fulmine : « Je suis une incomprise, grmmm, personne ne m’aime ici, grmmm, si j’avais su, grmmm… »
- Allons, Ardoise, intervient Scouby, arrête de te monter la tête ! Tu sais très bien que rien de ce que tu penses là n’est vrai ! »
Je la regarde, un peu estomaquée. Comme d’habitude, elle a lu mes pensées dans mes yeux ! Elle prétend que j’ai le regard le plus parlant qui soit ! Si seulement je pouvais me dissimuler derrière d’épaisses lunettes noires, comme Greta Garbo… Je crois l’avoir déjà dit, c’est une réflexion que je me fais souvent.
Evidemment, deux minutes après, je n’y pense plus.


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MessageSujet: Re: Mes Mémoires   Mes Mémoires - Page 2 Icon_minitimeVen 13 Avr - 13:51

Chapitre 12 : PETIT DIALOGUE DE CHATS

- Charmante Ardoise…
- Kwâââââ ?
- Est-ce que, moi aussi, je peux écrire quelques mots dans le volume de vos Mémoires ? Histoire qu’on sache qui je suis, quoi ?
- Hein ???? CA VA PAS LA TETE ? Z’êtes RIEN !
In petto : Zut ! Elle est TRES fâchée ! Mais qu’est-ce qu’elle est rigolote quand sa queue fouette l’air comme ça !
- Et puis, faut pas oublier, hein : « Oncques ne cherche noyse… »
- « A la marrante chatte Ardoyse », je sais !
- Vaillante, vaillante, vaillante !!!
- Plaît-il ?
- Vaillante chatte Ardoyse ! Z’avez dit : marrante !
- Oups, quel lapsus ! C’est ma pensée profonde qui inconsciemment est venue à la surface… Je vous prie de m’en excuser ! Mille fois pardon, vaillante Ardoise !
- Ah, comme ça, alors ça va
!


Dernière édition par le Sam 12 Mai - 10:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Mes Mémoires   Mes Mémoires - Page 2 Icon_minitimeVen 13 Avr - 13:53

Chapitre 13 : ORCA, MAITRE-CHAT !

Mes Mémoires - Page 2 ScarSRGGA1D26012005162359875

Miââââââââ ! Tout le monde !
Je me présente : Orca, maître-chat !
Si vous lisez ce livre, je suppose que vous aimez beaucoup les animaux, les poilus à quatre pattes comme moi ou la marr… ravissante chatte Ardoise.
Je suppose que, de temps en temps, elle vous dit pis que pendre de ma petite personne, non ?

Il ne faut pas croire TOUT ce qu’elle raconte. Parfois, c’est vrai, il m’est arrivé d’être un peu maladroit vis-à-vis d’elle… Que voulez-vous ? Je suis de la campagne, je prends la vie comme elle vient et certaines susceptibilités me sont étrangères ! Ainsi, l’autre jour, je me suis rendu compte qu’elle DETESTAIT ma manière de lever la queue sur les briques de la demeure qu’elle considère comme sienne. Depuis lors, je suis prudent : je le fais quand elle a le dos tourné… Mais je crains fort qu’elle ne soupçonne quelque chose : elle se met à froncer le nez d’une manière dégoûtée, je ne comprends pas pourquoi.

Tact et diplomatie, telle est ma règle de vie. Quand il m’a fallu quitter le giron maternel, ma brave chatte de mère m’a dit en me léchant le museau : « Chaton noir et blanc, tu es un vagabond et tu le resteras sans doute. Pour survivre, use de tact et de diplomatie, et tu recevras toujours à manger ! »
J’ai obéi à ma mère et m’en suis trouvé bien. Elle connaissait la vie, ma Maman !

Il faut dire que j’ai une certaine distinction naturelle : je suis musclé, sans graisse superflue, j’ai un œil plus petit que l’autre, ce qui me confère un regard particulier et un charme inimitable. Tout le monde dit que je ressemble à Depardieu, de visage surtout… Le Depardieu de la meilleure époque, bien sûr.

Il y a quelques mois, déambulant dans le village, j’ai aperçu une dame qui déposait devant sa maison une gamelle bien remplie. Intéressé, je me suis approché, j’ai goûté la mixture et j’ai remercié la dame d’un ronron soutenu.
Ce premier jour, je ne me suis pas incrusté. Je me suis contenté de ce petit compliment et je suis parti. Point trop n’en faut.

J’ai étalé ma conquête sur plusieurs mois : aux mots ont succédé les caresses, puis ces gens que j’appelle « ma famille de week-end » m’ont donné un nom : Orca. C’est joli, n’est-ce pas ? Puis je suis monté sur les genoux pour me faire câliner. Puis je suis entré dans la maison. Maintenant je suis ici chez moi.
Le week-end dernier, j’ai passé la soirée du samedi sur le divan du salon, blotti contre M’dame Scouby, devant le feu ! Je deviens un gentlecat-farmer, vous voyez !

Je dois toutefois faire gaffe à la drôle de petite bête grise qui les accompagne parfois. La vaillante chatte Ardoise, comme elle dit elle-même. Quand elle est là, je marche sur des œufs… Elle est parano à un point impossible ! Il faut que je lui manifeste le plus profond respect, alors « Comme ça, ça va ! », comme elle dit toujours. Mine de rien, je préfère quand elle reste dans son appartement, en ville. Elle aussi, je crois. Elle est spéciale, mais pas du tout méchante, je dois bien le reconnaître. Nous entretenons des relations courtoises, après des débuts un peu difficiles…

Parfois, ma « famille de week-end » reçoit de la visite, alors je me montre encore plus aimable. Tout le monde raffole de mon charme, je l’avoue en toute modestie !!! On me photographie, on me filme… Depardieu, comme je disais !

Certaines personnes sont parfois des réactions bizarres, je vous laisse juger : un monsieur et son épouse sont venus récemment passer un week-end chez nous. Ils semblaient bien aimables, mais chaque fois que je m’approchais d’un air engageant afin de lier conversation, le monsieur faisait : « Atchoum ! Atchoum ! »
Etrange et incompréhensible.

Une autre fois, deux dames de la famille sont venues également.
En écoutant attentivement la conversation, j’ai compris que la première s’appelait Madame « Maman » et l’autre, Madame « Bobonne ». Ah bon ! Entre elles, elles s’appelaient encore différemment, ce que je ne peux comprendre malgré toute mon intelligence. Quand on a un nom, on le garde quand même ! Moi, c’est Orca, un point c’est tout !

Je me suis approché des deux dames et me suis présenté : « Bonjour, Mesdames ! Orca, maître-chat ! »
- Oh, qu’elle est mignonne ! s’est écriée Madame Bobonne.
- Maître-chat ! ai-je insisté : CHAT !
M’dame Scouby m’a servi à manger. J’avais une faim féroce et me suis aussitôt attaqué à la pâtée.
- Comme elle mange bien ! s’est extasiée Madame Bobonne.
- Chat, chat, CHAT ! Pas chatte, CHAT ! ai-je répété en avalant de travers.
- Elle ressemble à ma Scoubidou…
Une atroce angoisse prenait peu à peu possession de mon âme : est-ce que j’ai vraiment l’air de… ? Est-ce qu’on dit de Gérard : «Comme elle est mignonne !» ? Non, n’est-ce pas? Alors, est-ce que je ressemble VRAIMENT à Depardieu ou m’a-t-on trompé depuis tant d’années ? Est-ce que j’ai l’air d’une chochotte, pour appeler un chat un chat ?

M’dame Scouby a eu pitié de moi.
- C‘est un GARCON, Bobonne, a-t-elle dit.
- Ah ? C’est un garçon ?
- C’est même un fameux matou ! Un tombeur !
Alors là, j’étais content. J‘ai terminé ma pâtée, le cœur léger.

Après, je suis allé flairer les divers objets que les visiteuses avaient laissé traîner çà et là…
Un cri terrible m’a glacé le sang. C’est Mme Maman qui l’avait poussé :
- Iiiiiiiiih ! Adèle ! Attention, il va faire pipi sur ton sac !
Mme Bobonne a aussitôt saisi son sac entre ses bras et l’a serré contre son cœur en me foudroyant du regard.
J’étais vexé : pipi, moi ! Je sais me tenir !
J’envisageais simplement de marquer de ma délicate empreinte et de mon subtil parfum cet objet en cuir qui me plaisait bien. C’est étrange, on dirait que cette manifestation d’intérêt déplait…
Quand je déambule dans la maison, il me semble toujours qu’on me suit des yeux avec une certaine méfiance. J’ai bien fini par comprendre que certain geste (si naturel, mon Dieu, si naturel !) n’est pas de mise ici.
Empli de tact et de diplomatie, je me fais discret.
Il paraît que je fais de grands progrès !

A tous petits pas, je me suis introduit dans leur affection. Vous devriez entendre les cris de joie qui m’accueillent le vendredi, quand je passe ma tête sous la haie et leur dédie mon regard si « craquant », comme dit M’dame Scouby !
Alors je vais vers eux, tout beau tout propre (je passe des heures à ma toilette, la dernière fois M’sieur Dan -oui, je l’appelle comme ça, j’aime bien, ça fait américain- m’a même dit que j’avais l’air de sortir du « cat-wash » !), je me fais câliner…
Et même si j’ai très faim, je fais passer les caresses avant la nourriture : « Tact et diplomatie », comme elle disait ma Maman !
Avec « Orca, Maître-Chat ! », c’est ma devise !


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marguerite57
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MessageSujet: Re: Mes Mémoires   Mes Mémoires - Page 2 Icon_minitimeVen 13 Avr - 17:47

merci beaucoup je les lirer cet semaine.
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MessageSujet: Re: Mes Mémoires   Mes Mémoires - Page 2 Icon_minitimeSam 12 Mai - 10:18

Mes Mémoires - Page 2 ScarSRGGA1D26012005162359875

Je continue mon récit… sans le dire à la douce Ardoise, évidemment. Elle me ferait introduire une demande timbrée, en trente exemplaires, que je serais obligé de lui soumettre en me tenant en équilibre sur mes pattes de devant, le temps qu’elle lise tout ça en prenant bien son temps… Sans blague !
Orca maître-chat a plus d’un tour dans son sac, croyez-moi !

Je ne peux résister au plaisir de vous relater les progrès que j’accomplis, régulièrement, dans le cœur de ma famille d’accueil… Qui aurait dit, il y a à peine six mois, que je partagerais à plein temps la vie de week-end de M’dame Scouby et M’sieur Dan ?
A plein temps, je dis bien… Et cela s’est fait si doucement, si naturellement.
Tact et diplomatie… Ah merci, merci Maman !

Jusqu’il y a une semaine, je dormais encore dehors. Je passais le samedi et une partie du dimanche chez eux, bien installé sur le divan du salon, choyé, nourri comme un coq en pâte… Mais lorsqu’ils allaient se coucher, je devais sortir.
Il suffit de si peu pour changer une situation inconfortable, si vous saviez ! Un doux regard blessé, plein de reproche… Un petit gémissement…

Le cœur humain se fend.
- Il pleut… je n’aurai jamais le cœur de faire sortir ce chat sous la pluie !
Je coule un regard mordoré, plein d’adoration, sur la personne qui vient de prononcer ces quelques mots. Je me garde bien de faire remarquer que mon état de SDF me met fréquemment en contact avec les éléments déchaînés…
- On va l’emmener dans la chambre !
J’étais aux anges, vous savez ! Evidemment, dimanche soir, je me retrouverai dehors… mais ne voyons pas si loin : toute nuit de confort est bonne à prendre !

Ils étalent une couverture duveteuse au pied de leur lit. Je m’y étale voluptueusement. Je ne mettrais pas longtemps à m’habituer à tout ça, je crois !
Tiens, qu’est-ce que c’est que ça ? M’dame Scouby m’appelle :
-Orca, viens voir !
Intrigué, je vais voir. Elle est occupée à disposer sur le sol de la chambre voisine une espèce de grand plateau empli d’une matière grumeleuse.
- C’est pour le petit pipi !
- Très joli, dis-je poliment.
Je n’ai rien compris, mais cela n’a sûrement aucune importance. Si la douce Ardoise était là, je lui demanderais, mais elle est absente ce week-end. Paraît que c’est une citadine « invertébrée », comme on dit.
Je retourne me coucher sur la couverture et je dors toute la nuit ! Au matin, je claironne: « Debout, là-dedans, je dois faire mes petits besoins ! ».
Ils soupirent mais se lèvent quand même, ouvrent la porte du jardin. Je sors, me soulage. Je reviens. Comment ? Ils ont fermé la porte !
Je saute sur l’appui de fenêtre, me dresse tout debout. Je miaule désespérément, dépité.
Ils ne me laissent entrer qu’une heure après. Je suis indigné : « Hé, vous auriez pu ouvrir plus tôt ! »
- On s’est rendormis, Orca, désolée…
Le lendemain…

Je ressentais comme une petite lourdeur dans le ventre, mais je n’ai rien dit. Dans le lit, ça ronflait ferme.
Je suis allé renifler le plateau de sable qui ne m’a pas livré ses secrets.
« Dans le doute, abstiens-toi », qu’elle disait aussi, ma Maman !
J’ai déposé un petit cadeau, tout petit, à côté du beau bac à sable bien propre.
Et figurez-vous que, le matin venu, je me suis fait gronder : c’était pas ça qu’il fallait faire !
- Orca ! Petit cochon !
Je me suis senti soulevé, posé dans le bac à sable. M’dame Scouby agitait mes deux pattes antérieures pour me montrer : « Gratt, gratt, gratt… Regarde ! C’est comme ça qu’on fait ! »
Je lui dédie mon plus beau regard doré…. Plein d’incompréhension.
- Qu’est-ce qu’on va faire de ce chat ? Il est peut-être trop âgé pour être éduqué, le pauvre ?

Et subitement, l’illumination est venue ! Eurêka ! J’ai compris ! Comme ça, d’un seul coup!
J’ai été foudroyé par la Révélation !
Maintenant je sais !
Qu’est-ce que je suis intelligent, non ?

Il y a juste eu encore une fausse note… Oh, infime ! Je n’avais pas encore TOUT compris. C’est compliqué cette histoire de bac de sable, vous savez !
Admettez que, pour un chat, apprendre à se servir de cet ustensile en un week-end seulement, c’est déjà une réussite ! Mais je me demandais, pour le petit pipi…
Ce matin à l’aube, ma vessie se rappelait à mon bon souvenir.
Le bac, c’était pour le petit pipi aussi, ou pas ?
Et si je faisais ça discrètement, dans un récipient plus approprié ? Ce serait mieux, non ?
J’ai suivi mon impulsion puis me suis recouché, satisfait.

Deux heures plus tard…
-Mais ! Ma pantoufle est trempée ! s’est étonné M’sieur Dan en chaussant une de ses charentaises. C’était vrai, elle dégoulinait un peu…
Un ange est passé. Je l’ai suivi du regard sur le plafond de la chambre.
Ils ont trop ri pour me gronder. Paraît que je ferai mon apprentissage petit à petit…
Les pantoufles de M’sieur Dan sont dans la poubelle… Apparemment, ce n’était pas le récipient adéquat.

Si je vous ennuie avec ces détails qui peuvent vous paraître bien triviaux, c’est que pour moi, c’est très important ! J’ai grimpé d’un échelon dans l’échelle sociale : moi, le vagabond, peut-être que je vivrai plus tard dans une maison à moi, qui sait ? Les choses sont en bonne voie… je vais recevoir une petite chatière, ce qui me permettra de me mettre à l’abri quand il fera trop froid et que ma famille d’accueil ne sera pas là. Ils ont même dit qu’ils me laisseraient des provisions, des croquettes…

Ah, vraiment, comme j’aime les week-ends ! Le vendredi soir, je vois arriver la voiture, j’arrive, tout frétillant de joie. Je passe deux jours merveilleux, à me faire gâter.
Le dimanche soir, c’est moins drôle : ils me déposent délicatement sur le seuil de la porte du jardin. Dehors, sous un petit abri à ma disposition, ils préparent deux ou trois assiettes bien garnies, deux bols de lait… on dirait des offrandes à un dieu païen.
Ils sont dans tous leurs états, sauf la chère Ardoise (quand elle est là) qui est bien contente de retrouver son appartement.
Moi, l’air désespéré, je les regarde partir en agitant mon mouchoir. Un peu de culpabilité n’a jamais fait de mal à personne et surtout, cela fait avancer mes affaires !
Puis, quand la voiture a tourné le coin de la rue, je vais retrouver ma douce fiancée toute noire, Néfertiti la bien nommée. Grand seigneur, je l’invite à venir se sustenter chez moi, elle est très contente et moi aussi. Nous mâchouillons de concert.
J’ai pris un peu de poids ces derniers temps…
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MessageSujet: Re: Mes Mémoires   Mes Mémoires - Page 2 Icon_minitimeMer 11 Juil - 9:44

Chapitre 14 : NOUVEAU DIALOGUE DE CHATS

Orca (souriant) : Bonjour, belle Ardoise !
Moi (décontenancée) : Vou-z-issi ? Dans mon appartement ?
Orca (rassurant) : Mais non, chère Ardoise, je vous parle par télépathie ! En ce moment, je suis assis sur la pelouse de votre jardin, à la campagne !
Moi (soulagée) : J’aime mieux ça !

Je regarde autour de moi : ah, mon appartement douillet et tranquille ! Que je suis heureuse d’en être la seule maîtresse ! Orca ici, ce serait un cataclysme ! Attila ! Un ouragan ! Un cyclone ! La fin du monde ! Pis encore !

Le cyclone Orca : Mais non, ce ne serait pas si terrible !
Moi (stupéfaite) : Comment savez-vous ce que je pen…
Orca (doctoral) : Nous communiquons par télépathie, ne l’oubliez pas !

Si je ne peux plus penser en toute liberté, maintenant ! Comment rompre le contact ?

Orca (souriant) : C’est très facile : il vous suffit d’arrêter de penser à moi !
Moi (véhémente) : Mais je ne pense pas tout le temps à vous !
Orca (conciliant) : Pas tout le temps, non, mais souvent quand même ! La preuve : il m’a suffi de me concentrer un tantinet et… clic ! Contact !
Moi (bougonnant) : Enfin, ce qui compte, c’est que vous ne soyez pas ici en chair et en os, à me pomper l’air jusque chez moi !
Orca (séducteur) : Vous n’avez pas envie de faire la conversation ? Vous devez vous ennuyer là, toute seule !
Moi (volubile) : Non, non, je dors presque tout le temps ! Je fais de la relaxation. Parfois, je joue avec mes petites souris. Puis je vais manger. Puis je me rendors. Puis…
Orca (estomaqué) : Une vraie vie de pacha, dites donc !
Moi (indignée) : Mais si, je suis un chat ! Je vous défends d’en douter !
Orca (vivement) : Loin de moi cette pensée ! Je voulais dire : une vie agréable, pleine de délices…
Moi (blasée) : Oh, ça, c’est beaucoup dire ! Je ne suis pas mal lotie, c’est vrai, mais la gamelle est un peu monotone…Qu’est-ce que vous mangez, là, chez moi à la campagne ?
Orca (illuminé) : Les week-ends, c’est extra ! Des boîtes que m’achète M’dame Scouby : Kitekat, Whiskas et tutti-quanti…
Moi (stupéfaite) : Tiens, vous trouvez ça extra ?
Orca (sur sa lancée) : L’autre jour, j’ai reçu des rillettes ! Et des saucisses de Francfort !
Moi (frissonnante) : Beurk ! Et en semaine ?
Orca (assombri) : Ah, en semaine, faut que je me débrouille tout seul… Je fais les poubelles…
Moi (connaisseuse) : Comme moi quand j’étais petite !
Orca (soupirant) : Parfois, j’attrape un oiseau ou un petit rongeur…
Moi (dépitée) : J’y suis jamais arrivée ! Une seule fois, j’ai tué un papillon, sans faire exprès ! Je me suis fait enguirlander, j’vous dis pas ! Et ici, les oiseaux, je ne les vois que derrière une vitre !
Orca (inquiet) : Dites donc, ça a l’air d’une prison, votre appartement !
Moi (avec feu) : Pas du tout ! C’est le plus adorable endroit du monde ! Un paradis sur terre ! Mais je crois que ça ne vous plairait pas…
Orca (affirmatif) : Je le crois aussi J’ai besoin de ma liberté ! L’idéal, tenez, ce serait week-end tous les jours de la semaine ! La pitance et le lit assuré, et pouvoir sortir quand je veux !
Moi (abasourdie) : Le lit ?
Orca (modeste) : Mais oui, vous ne saviez pas ? Vos parents m’hébergent pour la nuit, maintenant !
Moi (sidérée) : Et quand vous devez sortir ? Pour vos petits besoins ?
Orca (triomphant) : Je les réveille et ils m’ouvrent la porte ! Mais ça n’arrive qu’au matin: en général, je dors comme une souche toute la nuit ! Ils ont dit que j’allais recevoir une chatière au prochain petit Noël ! Peut-être même avant…
Moi (ahurie) : Ils sont zinzin !
Orca (ravi) : Mais non, ils m’aiment bien et je suis très gentil avec eux ! Ils m’ont même donné un diminutif affectueux, comme on parle en Belgique : ils me disent Or-katteke !
Moi (suffoquant) : Kêksaveudire ?
Orca (déconcerté) : Heu… Petit chat en or, à mon avis !
Moi (revancharde) : A moi, ils ont donné tout plein de diminutif-z-affectueux : Mon-Ardoiseke, Grominou, Mamourette, Ptit-bout’chat, Minettadorée… et j’en passe !
Orca (songeur) : Je ne crois pas que ça me plairait qu’on m’appelle « Mamourette » !
Moi (m’esclaffant) : Au fait, ma Bobonne (que vous connaissez, je pense) demande souvent de vos nouvelles. C’est gentil, non ?
Orca (méfiant) : Très !
Moi (me tordant) : Voui, hi hi ! Elle demande comment va la petite chatte Orcatte !
Orca (vexé) : C’est malin ! Bon, c’est pas tout ça, faut que j’aille à la recherche de mon repas, on n’est pas samedi, aujourd’hui ! Dormez bien, « Grominou » !

Contact rompu ! Et comme par un fait exprès, il m’appelle du surnom qui me plaît le moins : Grominou !
Je rumine.
Or-katteke ! Je vous demande un peu ! (Katteke veut dire petit chat en flamand, note de la traductrice)
Si ça ne dépendait que de moi, ce serait : Hors, kat ! Hors, kat ! Dehors le chat ! Du balai !
Grrrr ! M’énerve, ce matou !
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marguerite57
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MessageSujet: Re: Mes Mémoires   Mes Mémoires - Page 2 Icon_minitimeMer 11 Juil - 10:22

merciiii
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MessageSujet: Re: Mes Mémoires   Mes Mémoires - Page 2 Icon_minitimeLun 3 Sep - 7:53

Chapitre 15 : CHOSES SERIEUSES ( ?)

Ma mère d’adoption a posé, sur le dossier du canapé (je suppose que c’est pour dissimuler les traces de mes griffes), un tissu de style « Laura Ashley », avec des petites fleurs. Il ne m’a pas fallu longtemps pour découvrir là une nouvelle occasion de m’amuser.
Je m’approche doucement du canapé, par derrière, et grimpe vélocement (avec mes griffes, bien sûr !) jusqu’au sommet.
- Bouh ! Regarde, Scouby, qu’est-ce que tu vois ?
Elle tourne la tête : une grosse bosse déforme le tissu. La bosse, bien sûr, c’est moi !
Quand j’ai bien ri, je cours dans la chambre, déniche on ne sait comment un sac de plastique et m’y engouffre.
Je reviens dans le salon avec le sac autour du cou. Scouby pousse un cri d’horreur et s’empresse de me débarrasser de mon jouet.
- Ardoise ! Tu vas finir par t’étrangler !
- Beuh non !
- Ces sacs en plastique, ces élastiques que tu mâchonnes… Rien de plus dangereux !
- Je sais ce que je fais, sois tranquille !
J’affecte là une assurance que je ne ressens pas tout à fait. C’est vrai que j’ai parfois du mal à dégager mon cou et mes pattes d’un sac en plastique ! Scouby les cache soigneusement dans un placard, mais comme je suis toujours à l’affût d’un moment d’inattention…

Je grimpe sur ses genoux et m’y étale, avide de caresses.
Elle cache précipitamment ses pieds dans un pan de sa robe de chambre. Elle sait très bien, en effet, que je fais une fixation sur ses orteils. Il suffit que je les voie pour éprouver l’irrésistible besoin de m’y attaquer avec appétit, même dans mes moments les plus sentimentaux ! Je ne sais pas pourquoi, je suis comme ça ! J’ai peut-être en moi les gènes d’un ancêtre tigre ?
Elle décide d’entreprendre une conversation sérieuse. Depuis quatre ans que nous vivons ensemble, je comprends son langage sans effort, à présent. On ne peut pas dire que ce soit réciproque, mais elle fait des progrès, je dois bien l’admettre.
- Ardoise, te rends-tu compte que, l’année prochaine, tu auras sept ans ?
- Et alors ?
- C’est l’âge de raison, dit-elle doctement, il faudrait te montrer moins chaton, moins brouillon, plus adulte…
Je me marre, au point de manquer tomber de mon perchoir.
- Il est vrai que ta puérilité fait partie de ton charme, concède-t-elle, un peu découragée.
- Mais j’ai toujours le visage sérieux : c’est toi qui l’as dit !
- C’est un air que tu as. Mais quand on te connaît…
- Et puis, tu as dit à Daniel, pas plus tard qu’hier : « Notre Ardoise est tellement fantaisiste et intelligente ! » Tu te souviens ? Tu as dit ça parce que je voulais passer la nuit dans le panier du linge à repasser !
Je sais très bien qu’elle admire ma vive imagination. Ce n’est pas elle qui arriverait à passer toute une vie, sans jamais s’ennuyer, dans un espace clos ! Moi, si : je vis des tas d’aventures passionnantes dans cet appartement qui se transforme en parcours d’obstacles, en brousse, en forêt vierge, au gré de ma fantaisie. J’y trouve toujours un élément nouveau qui éveille mon intérêt enthousiaste.
Décidément, je prends le dessus dans cette conversation soi-disant «sérieuse». Taquine, j’assène le coup de grâce :
- Si je calcule bien, à sept ans, j’aurai quelque chose comme 49 ans de vie de chat, et toi seulement 46. Tu me devras le respect… Hi hi hi !
On n’a plus parlé de l’âge de raison. Subitement, ce sujet n’a plus intéressé Scouby.

J’ai eu un moment d’exultation, dimanche passé !
Daniel et Scouby sont revenus de la campagne, le soir. Comme d’habitude, ils sentent le feu de bois mal allumé et traînent des sacs emplis de linge sale. Comment font-ils pour tellement se salir, là-bas ? Est-ce que je tache ma jolie robe grise, moi ?
En brave chatte, je me dresse sur le dossier du canapé pour les accueillir d’un petit «Miaou !» joyeux.
- Eh bien, Ardoise, dit Daniel en me caressant, tu es quand même plus civilisée que ton copain !
Qu’a donc fait l’Orca ? Je suis tout ouïe.
- Il a arrosé la pantoufle de Daniel cette nuit ! s’esclaffe Scouby.
Je hoche la tête avec commisération : quel bouseux, cet Orca !

Si je vous raconte ça, hein, c’est pour que vous sachiez tout, parce que je ne sais pas si le gaillard a osé avouer ça ! Si ? Ah tiens, je n’aurais pas cru…
Arroser une charentaise… Vraiment, quelle drôle d’idée !
J’en conclus avec satisfaction que, décidément, il existe un abîme de différences entre une adorable chatte éduquée à la ville, charmante, distinguée, intelligente etc. etc. etc., et un matou natif d’un village de la Belgique profonde ! Vous ne pensez pas ? Hé hé !!!

Puisque nous en sommes aux choses sérieuses, je vais un peu vous parler de mon «papa», Daniel il se nomme, comme vous le savez déjà ! En général, il est gentil avec moi, mais parfois il fait des remarques que je n’apprécie pas tant, par exemple… (qu’est-ce que vous dites de ça ?)

- Mais ce chat devient ENORME ! C’est effrayant !
Scouby : « Pourtant, elle ne mange pas des quantités astronomiques… »
Moi, plaintive : « C’est vrai, je ne mange presque rien ! Je grignote… »
Visiblement, il ne me croit pas. Pourtant, je suis de bonne foi, vous savez ! Je me contente de toutes petites bouchées, tranquilles, régulières, tout au long de la journée… Est-ce ma faute si l’assiette se vide toute seule ?
- Cette chatte devrait COURIR (Aïe !), faire du SPORT (Ouille !). Où a-t-elle fourré ses petites souris en tissu ?
Bon, je veux bien lui faire plaisir, je suis une bonne fille, moi. Je me mets en position de guet, sous une chaise, le corps tout aplati, prêt à bondir… Mais c’est vrai ça : où sont mes souris ?
Scouby cherche : « Ah, en voilà une ! »
- C’est une blanche, dis-je, déçue. Je préfère les grises. Les blanches m’inspirent moins, allez savoir pourquoi !
- Une seule souris ! Pourtant au départ, tu en avais huit, Ardoise !
Huit ? Tant que ça ? Mais c’est vrai, elle a raison… Mais alors, où sont toutes les autres ?
- Je les ai peut-être mangées ? dis-je spirituellement.
Ils me regardent tous deux avec des yeux ronds. Ils n’ont décidément aucun sens de l’humour : les voilà qui ont pris pour argent comptant ma petite plaisanterie !
Mais que c’est bête, des humains !

Pour montrer ma bonne volonté, je cavale derrière la petite souris qui reste.
Pouf, pouf, pouf !
Je fais le tour du hall, une fois, deux fois (le hall n’est pas très grand, il faut l’avouer) puis je vais m’asseoir sous la table, exténuée.
- Eh bien, Ardoise, tu ne joues plus ?
Mais de quoi donc ils se mêlent, tout le temps ? Bien sûr que si, je joue ! Je joue à hypnotiser la souris de mon regard fascinant et minéral ! Accroupie comme je suis, sous la nappe, je sais très bien que mes yeux prennent un éclat phosphorescent particulièrement inquiétant.
- Vous ne pensiez quand même pas que j’allais courir toute la soirée ! dis-je, indignée. «D’ailleurs, courir me donne faim : c’est un cercle vicieux ! »
Comme mon raisonnement est inattaquable, ils ont fini par me laisser tranquille…

Le dernier week-end, je suis restée avec Olivier à l’appartement, parce que mes parents d’adoption sont allés faire un tour en Bourgogne… Il paraît qu’on y mange bien, qu’on y boit bien… D’ailleurs, je trouve qu’ils avaient un peu grossi quand ils sont revenus : ah, au moins, je ne suis pas la seule ! Et si je leur faisais faire un peu de sport, hein ? Ils seraient contents, à votre avis ?

Ils sont allés visiter des caveaux à vin. Ils nous ont raconté, à Olivier et à moi. Ils pensaient l’expliquer à Olivier tout seul, mais mine de rien, j’écoutais et je n’en perdais rien ! Je pouvais imaginer la scène !

Le vigneron, jovial et visiblement très amoureux de son métier, s’écrie avec un accent musical qui met du soleil dans chacune de ses paroles :
- Voici notre Châtô-La-Pommmpe, quatre-vingnnnt-dissuitte ! Encore jeune, mais qui aura du corps ! Je vous serrrrrs !
- Glou, glou, glou… Il est bon !
- Je vous serrrrs encorrrre !
Sans tenir compte d’un geste de refus poli (uniquement poli, je crois), le vigneron verse « clouche ! » une nouvelle rasade dans les verres !
- Et celui de nonante-sept sera-t-il bon ? demande Daniel.
- Celui de quatre-vingnnnnnt-dissette ? Ah oui ! Vous vous souvenez, on a eu une belle saisong ! Juste assez de soleille, et bô temps pour les vendannnges ! En quatre-vingnnnnt-dissette, il a fait bô, il a fait chô, on allait au raising, en octobrrre, en petites chosssurrrres ! Je vous serrrs du quatre-vingnnnnt-dissette !
- Glou, glou, glou, etc…
Vraiment sympathique, ce vigneron ! Mes parents étaient subjugués…
Heureusement, l’hôtel était situé à côté du caveau à vin ! Parce que je crois que pour reprendre le volant, Daniel n’aurait pas été très frais !

Rien que pour m’assurer s’ils n’étaient pas passés par notre maison de campagne, j’ai soigneusement reniflé le bas de leurs pantalons : aucun effluve de l’Orca, cette fois ! Celui-là, quand il voit mes parents-z-à-moi, faut toujours qu’il se juche sur leurs genoux en ronronnant… rien que pour m’embêter ! Il sait bien que je repère sa délicate petite odeur de maître-chat à cent mètres !

Maintenant, nous venons de passer à l’heure d’été, et je suis toute déboussolée ! Au lieu de me lever avec une heure de retard, comme il serait logique, je suis sur pattes deux heures à l’avance ! A quatre heures du matin, je me rue dans la chambre de Scouby et Daniel et batifole sur le lit. Je vais, je viens, impatiente de les voir se réveiller. Je passe une patte sur la joue de Daniel (en oubliant, exprès, de rentrer une griffe). J’en fais de même pour Scouby. Cette tactique n’ayant pas recueilli le succès escompté (tout juste ai-je obtenu de vagues grognements), je m’installe, bien à l’aise, sur leurs estomacs. Cette fois ils se réveillent, mais croyez-vous qu’ils se lèvent pour câliner le chat fidèle et lui donner à manger ? Même pas ! Une malheureuse, je suis !
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MessageSujet: Re: Mes Mémoires   Mes Mémoires - Page 2 Icon_minitimeLun 3 Sep - 7:53

Chapitre 16 : SENSATION AU VILLAGE


Cette scène hautement intéressante se passe dans une rue du village.
- Hiiiiiiii ! Les fiiiiiilles ! Venez… Venez vite ! Je viens de voir… Inouï ! Incroyable mais vrai!
- Qu’est-ce qui se passe ? Quoi quoi quoi ?
- Y a le feu ?
- Eh, approchez, vous autres, Minette a vu quelque chose !
- Allez, Minette, vas-y, explique !

Un cercle de commères chattes dévorées de curiosité se forme autour de Minette qui prend des poses avantageuses, les moustaches encore toutes frémissantes d’émotion.

- Vous savez … Depardieu !
- Depardieu ? L’acteur à deux pattes ?
- Mais non, pas lui ! Son sosie au village : Orca-Depardieu… Vous connaissez, quand même !
- Le mec avec ses petits yeux et son gros pif ?
- Ben oui, Depardieu, quoi ! Avec son regard troublant et irrésistible !
- Moi, je trouve plutôt qu’il ressemble à Salvador Dali !
- Da… Da… Dali ?
- Voui, il a des taches noires si bizarrement posées sur sa figure qu’elles lui donnent un air tout drôle ! Il en a même une de traviole sous son menton ! Vu de face, ça lui fait un demi-menton noir et un demi-menton blanc…Très curieux !
- Tiens, j’ai pas remarqué, moi…
- Enfin, qu’il s’agisse de Gérard ou de Salvador, vous savez qui je veux dire, hein ?
- Oui, oui oui : Orca, le « esse-dé-effe » !
- Eh bien, les enfants, c’est ça la nouvelle : il n’est plus « esse-dé-effe » !

Murmure d’incrédulité.

- Quoi qu’il est, alors ? Il a toujours été « esse-dé-effe » ! Il va casser la croûte chez les autres !
- Il casse peut-être la croûte ailleurs que chez lui, ça peut arriver à tout le monde…
Assentiment général : « oui, oui, oui… »
- … mais il a une maison !
- Ben ça alors ! Où ça ?
- Suivez-moi, passez cette barrière de bois… Pas toutes en même temps, restez pas coincées ! Regardez, qu’est-ce que vous voyez, sur cette porte ?
- On dirait une toute petite fenêtre, à hauteur du sol… C’est bizarre !
- C’est peut-être pour l’aération ?
- Bande d’ignorantes ! C’est une chatière ! Un petit panneau coulissant qui permet à un chat d’entrer et de sortir ! Et devinez qui est le chat en question, hein ?
- Oh, c’est pas vrai ! Orca le « esse-dé-effe » ?
- Il a gagné au lotto ?
- Et il est chez qui, là ?
- Chez l’Ardoise !
- Ah oui, la petite grise toute ronde, aux grosses moustaches tombantes…
- Oui, celle qui ressemble à un phoque !
- Quelle veinarde, cette Ardoise ! Un mec pareil !
- Mais elle n’est pas là, l’Ardoise ! Elle passe l’hiver à Bruxelles, dans sa résidence de ville! Elle a des serviteurs qui travaillent pour elle pendant qu’elle se repose !
- Y en a qui ont toutes les chances : je vois ça d’ici : le bal tous les soirs, le champagne, le caviar…
- Et Orca-Depardieu pour charmer les futures soirées d’été ! Oh, je m’verrais bien à sa place, à l’Ardoise !
- Tiens pourtant… Il n’est pas en ménage, l’Orca-Depardieu ?
- Mais si, c’est vrai, j’y pensais plus : il est avec Néfertiti, vous savez, la noiraude minuscule haute sur pattes ! Celle qui est si timide ! Ils se sont fiancés il y a pas longtemps. Peut-être qu’ils ont rompu ?
- J’crois pas, je les ai vus encore ensemble hier. Mais quelle histoire ! J’en reviens pas !
- C’est un malin, l’Orca ! Comme ça se faire offrir une maison ! Faut l’faire !
- T’es sûre que t’as pas rêvé, Minette ?
- Mais non, regardez, le voilà qui sort justement !

Orca franchit la chatière d’un petit air faraud.
- Salut, les filles ! Venez visiter mon palais, les locataires ne sont pas là pour l’instant… Ne cassez rien, surtout, je suis responsable ! Vous voyez, là c’est la cuisine, avec ma chaise devant le poêle, là, c’est le salon, avec ma petite laine sur le sofa…

Et tandis que l’Orca maître-chat fait les honneurs de sa maison, Ardoise, à 120 kilomètres de là, somnole, confortablement installée sur son repose-pieds préféré, sans se douter le moins du monde qu’aux yeux des chattes du village, elle danse le cha-cha-cha en se gavant de caviar et de champagne tous les soirs !
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MessageSujet: Re: Mes Mémoires   Mes Mémoires - Page 2 Icon_minitimeSam 22 Sep - 9:01

je sui enretard faudra que jimprime et que je lise tout sa lol
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MessageSujet: Re: Mes Mémoires   Mes Mémoires - Page 2 Icon_minitimeLun 31 Déc - 9:34

Chapitre 17. UNE GRANDE NOUVELLE


J’en ai des choses à vous raconter, z’avez pas idée ! J’espère quand même que la belle Ardoise n’a pas vendu la mèche et que je suis le premier à vous annoncer ce qui m’arrive: malgré toutes les prévisions (même celles de ma brave chatte de mère), j’ai pris du galon ! Je ne suis plus un vagabond ! J’ai ma maison ! A moi !

Qu’est-ce que vous dites de ça ?

Comme vous le savez, jusque tout récemment, ma famille d’accueil me mettait à la porte tous les dimanches soirs, avec mes provisions. Ce n’était pas drôle ! Quand je dormais paisiblement au coin du feu, plongé dans des rêves bleus, le réveil était rude, malgré toutes les caresses dont j’étais gratifié avant leur départ. J’étais obligé de m’en aller tristement, muni de mon petit viatique, dans la grisaille, parfois dans la pluie. Je courbais la tête, traînais la patte, jetais derrière moi des regards désespérés… J’en rajoutais un peu, faut l’avouer.
Cette attitude a porté ses fruits.

L’autre jour, donc, j’étais couché confortablement sur le pull de laine mis à ma disposition sur le divan du salon.
Soudain, qu’entends-je ? Bang, bang, bang ! Des coups de marteau répétés. Puis le bruit d’une scie mordant le bois. Puis M’sieur Dan arrivant à toute vitesse pour chercher un sparadrap. Puis encore tout un remue-ménage, là-bas, dans la petite pièce qui donne sur le jardin.
Que se passe-t-il ? Vais-je y aller voir ? Je suis si bien, ici !
« Dans le doute, abstiens-toi », qu’elle disait aussi ma maman, la sagesse faite chatte.
Je ne bouge donc pas, je me laisse oublier. Si j’y vais, on risque de me mettre à la porte.
Je suis pourtant bien intrigué. Tout en faisant semblant de dormir, je coule des regards curieux vers M’dame Scouby (maintenant je lui dis Scouby tout court, je suis de la famille) qui se tient près de moi. Puis j’entends la voix de M’sieur Dan :
- Orca ! Viens !
- Puis-je vraiment y aller ? dis-je en posant une patte précautionneuse sur le sol.
- Bien sûr, viens avec moi ! dit Scouby en se levant.
Sans plus hésiter, je lui emboîte le pas et nous nous rendons dans la petite pièce qui donne sur le jardin.
Là, assis par terre, Dan me désigne triomphalement une petite fenêtre qu’il vient d’insérer dans la porte, à hauteur de chat.
- C’est pour toi, Orca !
Je m’approche, jette un coup d’œil. C’est amusant, on voit le sol de la terrasse, l’herbe du jardin…
- C’est très joli, mais il ne fallait pas vous donner cette peine pour moi, dis-je poliment. Vous savez, je peux aussi bien regarder à l’extérieur en sautant sur un appui de fenêtre !
- Ce n’est pas pour regarder dehors, Orca ! dit Scouby en riant.
- C’est pour quoi, alors ?
- C’est pour nous prouver que tu es intelligent ! explique Dan.
Je m’interroge. Comment une petite fenêtre peut-elle se révéler l’indice de mon quotient intellectuel ?
Dan me soulève et me pose devant ladite petite fenêtre.
- Passe, Orca !
Et il me pousse en avant.
Il est fou ? Je vais me fracasser la tête ! Je me débats vigoureusement… et me retrouve dans le jardin, sans savoir comment !
C’est de la magie ! Je vous jure que c’est de la magie !
Maintenant, ils sont tous les deux accroupis à l’intérieur de la pièce, me regardant à travers l’étrange fenêtre, et me font de grands signes d’encouragement.
- Reviens, Orca !
Revenir par où ? Je ne sais plus où j’en suis, je pousse des miaulements éplorés.
- Ouvrez-moi, ouvrez-moi ! Ne m’abandonnez pas dans le jardin !
Dan ouvre la porte, se glisse dehors, la referme. A nouveau, mais dans l’autre sens, cette fois, il me pousse vers la paroi.
Cette fois, je proteste vigoureusement :
- Ca va pas la tête ? Vous voulez m’assommer ? C’est ça votre cadeau ?
De guerre lasse, il ouvre la porte. Je rentre dignement, la tête haute.
Pour entendre la cruelle sentence : « Mais qu’il est bête, ce chat ! »
Apparemment, je suis recalé à l’examen !

L’après-midi du même jour…
Une voisine vient sonner à la porte. Scouby lui ouvre, l’invite à entrer. Un peu intimidé, je demande à sortir dans le jardin. Sans plus émettre de commentaires désobligeants, Scouby m’ouvre la porte.
Je vais m’installer dehors, pour attendre le départ de la voisine. Je la connais, celle-là, elle ne m’aime pas trop, un jour je lui ai volé un gros morceau de lard… Vaut mieux que je sois discret.
Mais les heures passent… La voisine est certainement partie, et moi je suis toujours ici. Je m’ennuie, je commence à avoir froid, j’ai envie de me lover au coin du feu…

Par désoeuvrement, je m’approche de la porte et examine attentivement la fameuse petite fenêtre. Je la tâte de la patte, la pousse du museau…
Est-ce que, par hasard… ? Je pousse plus fort.
Victoire ! Je me retrouve à l’intérieur ! Eh bien finalement, il est chouette, le cadeau !
Triomphant, je me précipite dans la cuisine. Comme vous pouvez vous en douter, je suis accueilli par un concert de louanges : « Il a compris, il a compris ! Brave chat ! »
On me caresse, on me complimente. Je me pavane. Mon moral est au beau fixe.
Je ne suis pas si bête que ça, ah ah !

Après, c’est devenu un jeu : pour un rien, j’entre et je sors, je rentre et je ressors… du moins, quand il fait beau. Quand il pleut, j’use de la chatière aussi peu que possible… juste ce qu’il faut pour aller faire mes petits besoins dans la prairie à côté de chez nous. Le reste du temps, je me fais gâter, étalé comme un sultan sur ma chaise, devant le poêle. Ca dure si peu de temps, un week-end, mieux vaut en profiter plutôt que de vadrouiller par-ci par-là !

La première fois qu’ils m’ont laissé seul, en me confiant la maison, cela m’a fait tout drôle, je vous assure ! J’ai fini tranquillement mes provisions, j’ai fait ma sieste devant le poêle encore tiède puis je suis sorti prendre l’air.
C’est ma Néfertiti qui a été étonnée en me voyant surgir du mur ! Elle venait voir si une gamelle avait été préparée pour nous deux, sur la terrasse, et voilà qu’elle assiste à un prodige !
Elle a failli en avaler de travers sa gorgée de lait.
- Mais oui, c’est moi, Nefer ! Viens que je te fasse les honneurs de ma maison !
- Oh, non, j’ose pas, j’ose pas ! Jamais je n’entrerai chez des gens, jamais !
- C’est pas chez des gens, c’est chez moi, Nefer !
Elle n’a rien voulu entendre. C’est fou ce qu’elle est timorée, vraiment d’une manière maladive ! Maintenant que j’ai un divan à ma disposition tous les jours de la semaine, je devrais peut-être lui faire commencer une psychanalyse… si je réussis à l’attirer jusque dans le salon, mais rien n’est moins sûr !

J’ai pris grand soin de la maison. Quand il a commencé à faire froid et qu’il n’y a plus eu que des croquettes à manger, je suis encore passé une fois chaque jour, histoire de vérifier si tout allait bien. J’ai tenu ma chaise et ma petite laine bien propres, je n’ai touché à rien, de peur de casser. … Il fallait bien honorer leur confiance !

Un soir, j’arrive, tout affairé, pour me sustenter de quelques croquettes, lorsque je renifle…
- Oh oh, ça sent le feu de bois, ici !
Je me rue vers la cuisine.
- Vous êtes là ! C’est de nouveau le week-end ? Que je suis content !
Ils m’ont bien complimenté sur mon sens des responsabilités. Mine de rien, ils avaient un peu peur de retrouver leur maison dévastée.
- On pensait que tu avais invité des copains tous les soirs pour faire la nouba, Orca !
Je proteste vertueusement : « Pour qui me prenez-vous ? »
La nuit, c’est devenu une habitude bien établie, j’ai dormi sur ma couverture bleue, dans leur chambre, au pied du lit. Et il en a été de même le week-end suivant… sauf que … heu… J’ai eu un petit accident. Faut dire, je n’ai pas encore vraiment l’habitude du plateau de sable, j’avais cru être discret, mais…

A l’aube, Scouby ouvre les yeux, renifle dans l’obscurité.
- Qu’est-ce que ça sent ?
Elle allume la lampe, regarde autour d’elle. Rien de suspect. Un chat noir et blanc, confortablement couché et émergeant d’un apparent sommeil de plomb, la fixe d’un œil innocent.
L’air innocent, c’est ma spécialité : vous me regardez, vous me donnez illico le bon Dieu sans confession, je vous l’affirme !
Elle se lève, fait le tour de la chambre en inspectant autour d’elle. Légèrement inquiet, je la suis du regard.
Elle va se recoucher. Ouf !
- C’est bizarre, j’avais cru sentir…
Prise d’une idée subite, elle regarde sous le lit : rien.
- J’ai dû me tromper.
- Certainement, dis-je avec empressement.
- Tu es sûr, Orca, que…
- Je suis aussi blanc que neige ! affirmé-je contre toute vraisemblance.
Elle se rendort. Je suis tranquille. Ils ne trouveront jamais !
Dans la seconde chambre, il y a contre le mur un joint mal fait. Ca forme comme un petit trou… Je me suis posté au-dessus du petit trou et j’ai bien visé… Il y a peut-être trois ou quatre gouttes qui sont tombées à côté, pas plus. Mais c’est vrai que mon petit pipi à moi sent mauvais, Ardoise me l’a déjà dit !

Ils l’ont quand même vu ! En ouvrant la porte de la cave, Dan a vu une petite flaque sur l’escalier. Levant la tête, il a vu le trou !
- Orca ! Et le bac de sable ?
Quel bac de sable ? Je l’avais complètement oublié, celui-là ! Il va falloir qu’ils me montrent de nouveau comment on fait…

Je suis un peu confus.
J’espère qu’ils n’ont pas été raconter ça à la charmante Ardoise ! J’entends d’ici ses sarcasmes ! Déjà qu’elle ne se tenait plus de joie après avoir appris le coup de la charentaise !
Enfin ! On ne peut pas être parfait du premier coup ! Mais je m’entraîne, je m’entraîne!... Qu’on me laisse un peu de temps.

Le week-end passé, pour la première fois, je leur ai montré que j’étais vraiment très triste à l’idée de devoir une nouvelle fois me séparer d’eux. Dès que j’ai vu qu’ils commençaient à s’affairer, à emballer… j’ai eu un coup de cafard. Scouby l’a bien vu et ça a augmenté son cafard à elle. Elle m’a pris dans ses bras pour essayer de me consoler, mais j’avais le cœur bien gros.
- N’oubliez pas de revenir très vite !
- C’est promis, mon Orca !

L’année dernière, à pareille époque, ils ne venaient pas tous les week-ends… mais ils ne me connaissaient pas encore ! Maintenant, ils ont des obligations envers moi, même s’ils se doutent bien que je vais chercher ma pitance chez les uns et les autres… Il se peut, bien sûr, que ce soit le cas, mais dès que je vois leur voiture arriver le vendredi soir, pour moi le reste du monde n’existe plus. C’est ici ma maison ! Là où se trouve ma chatière !

Et peut-être bien que je vais inviter quelques copains pour faire la nouba, un soir !
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